La Statue de Bernard LAZARE à NIMES

Pour le Collectif Histoire et Mémoire, il est temps de réparer cet oubli. L'association a opté pour une reproduction à l'identique avec les mêmes matériaux d'origine, du monument détruit. Grâce à des photos d'archives qui ont été retrouvées, les institutions ont répondu favorablement à redonner la place au souvenir national et en 2025, qui marquera le 160e anniversaire de la naissance de Bernard Lazare, le monument sera réinstallé dans les Jardins de la Fontaine de Nîmes.

Né en 1865, Bernard Lazare est un journaliste engagé qui suit les grèves des mineurs de Carmaux. Après la publication de "l'antisémitisme son histoire et ses causes", en 1894 il est contacté par Mathieu Dreyfus pour contribuer à innocenter son frère Alfred. Durant plusieurs années, il s'engage au combat au nom de son idéal de justice, il publie en 1896 "l'Affaire Dreyfus" démontant point par point l'accusation. Il fournira à Emile Zola de nombreux éléments pour la rédaction de l'article "J'accuse" publié en 1898 dans le journal l'Aurore. Bernard Lazare continuera à lutter contre l'antisémitisme en s'engageant aux côtés de Théodore Herzl et décèdera à 38 ans seulement. 

Une statue sera érigée à sa mémoire en 1908, mais celle-ci sera dégradée par des antisémites et démantelée lors de la deuxième Guerre mondiale. A la libération, les débris furent ensevelis sous la pyramide du monument des Martyrs de la Résistance avenue Jean Jaurès à Nîmes.

L'espace des Jardins de la Fontaine est dédié aux écrivains nîmois : Jean Reboul, catholique, monarchiste écrivant en provençal ; Antoine Bigot, protestant, républicain écrivant en occitan et Bernard Lazare, journaliste, juif, anarchiste écrivant en français.

La réinstallation de sa statue permettrait de reconstituer la triade de ces Grands hommes littéraires de notre ville.