Préservation de deux espèces de papillons en Haut-Rhône

Le Syndicat du Haut-Rhône propose une série d’actions qui découlent du Plan Régional d’Actions sur les papillons diurnes, pour améliorer l'état de conservation de l’Azuré de la Sanguisorbe et l’Azuré des Paluds, espèces emblématiques du patrimoine biologique des prairies humides. Concrètement, ce projet se traduit par une maîtrise foncière, des travaux de restauration sur 5 sites puis la mise en place de protocoles de réintroduction et renforcement de populations. La réintroduction ou le renforcement de la présence de ces espèces dans leurs habitats via une intervention humaine constitue une approche totalement nouvelle de ré-ensauvagement.

Le syndicat a mené de nombreuses études pour soutenir ce projet permettat de réintroduire des espèces de papillons sur des sites où elles avaient disparu depuis quelques années. Cette initiative serait un des premiers pilotes du Plan d’Action National des papillons diurnes menacés qui se décline par un Plan Régional d’Actions.

Le projet se déroule dans 5 sites présents sur 3 départements du Haut-Rhône :

• Le Marais de Lavalou à Massignieu de Rives : le Syndicat du Haut-Rhône a entrepris une gestion globale du site, très dégradé, à partir du 2017. De nombreuses espèces de végétaux, de papillons, d’oiseaux avaient peu à peu disparu.

• Les Lanchettes à Peyrieu : une étude de recensement de la population d’azuré de la sanguisorbe en 2021 a permis d’estimer la population à une soixantaine d’individus. Afin de ne pas laisser disparaître la population de papillons, le Syndicat du Haut-Rhône acquiert les 1,3 ha de prairies où subsiste le noyau dur de l’espèce.

• le Marais de Rosai à Groslée-Saint-Benoît, où les prairies se font de plus en plus rares et les papillons peinent à trouver refuge.

• le Marais de Truison à Champagneux : ce site est très morcelé par l’agriculture conventionnelle. Des reliquats de prairies humides existent et abritent les papillons azurés.

• le Méandre du Saugey, situé dans la réserve naturelle nationale du Haut-Rhône français.

Le Syndicat du Haut-Rhône proposera aux agriculteurs locaux de s’associer à cette démarche de conservation de l’espèce tout en maintenant une activité agricole locale et durable sur ces zones humides.

Après restauration des sites, ils seront encouragés à exploiter par un entretien de fauche annuelle ou de pâturage, ces terrains. Ces pratiques de gestion ancestrales ont été peu à peu délaissées après-guerre. Pourtant, elles sont essentielles au maintien des prairies dans les milieux humides.