Le projet : sécuriser le site fragilisé afin d'éviter son effondrement
En 1780, l'effondrement de la voûte de l’édifice entraîne la mise en place d'une charpente qui a considérablement modifié la structure du bâtiment. En 1811, la démolition de la galerie du cloître qui le longeait élimine le contrebutement de la façade du bâtiment côté cloître. Puis, fragilisée par les bombardements de la Première Guerre mondiale, la charpente en bois a été renforcée par des poutres en béton, augmentant la masse pesant sur les murs. Depuis, ceux-ci s’écartent dangereusement. La charpente se désolidarise des murs et la fragilité du toit interdit toute intervention de nettoyage des chéneaux, ce qui entraîne des infiltrations d'eau dans les maçonneries, et donc une fragilisation des murs, augmentant le risque d’effondrement. La situation devenue critique a imposé la pose d’un étaiement d’urgence en 2020 entre le bâtiment du jubé et la bibliothèque du chapitre, autre édifice remarquable, construit en 1506 et qui a conservé sa vocation première.
Les travaux d'urgence portent donc sur la sécurisation du bâtiment. Ces opérations d’urgence s’inscrivent dans un projet plus vaste de restauration de l’ensemble des bâtiments du cloître, estimé à plus de 5 M€ en 2019.
- 2019
Réalisation d'études de diagnostic
- 2020
Installation d'un étaiement d'urgence
- Mars 2024
Sélection par la Mission Patrimoine
- Fin 2024 - 1er trimestre 2025
Démarrage des travaux d'urgence
- Fin 2027
Fin prévisionnelle des travaux sur le bâtiment du jubé
Le lieu et son histoire : l'un des premiers exemples d'architecture gothique en France
Les origines de la cathédrale de Noyon remontent au VIe siècle, lorsque Saint Médard y transfère le siège de son évêché, jusqu'alors situé à Saint-Quentin. Plusieurs édifices se sont succédé au cours des siècles, raids vikings et incendies ayant régulièrement endommagé la cathédrale. Saint Eloi, conseiller de Dagobert, y fût évêque ; Charlemagne y a été couronné roi de Neustrie en 768, et Hugues Capet sacré roi en 987. L'édifice actuel a été commencé vers 1145-1148 ; c'est un des premiers exemples d'architecture gothique en France. Il est achevé au cours du XIIIe siècle. C'est à cette époque également que le cloître a été construit, ainsi que les bâtiments Ouest et Est. A l'origine précédé d'une galerie semblable à celle qui subsiste aujourd'hui à l’Ouest, le bâtiment Est possédait des voûtes sur piliers, et abritait la salle capitulaire. En 1790, l'évêché de Noyon est supprimé et n'est pas rétabli en 1795 lorsque la cathédrale, redevenue "simple" église paroissiale, est rendue au culte.
Bombardée entre 1914 et 1918, la cathédrale fait l’objet d’une restauration scrupuleuse dans les années qui suivent. Lors des fouilles réalisées dans la cathédrale en 1922-1923, des fragments du jubé du XIVe siècle sont retrouvés, encore porteurs de leur polychromie d'origine. Remontés dans le bâtiment Est du cloître, désormais appelé "bâtiment du jubé", ils ont pu être admirés des visiteurs jusqu'à très récemment, et ce bien avant la découverte du jubé de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
La mobilisation : une commune engagée pour mettre en valeur son quartier cathédral
Désireuse de protéger et mettre en valeur son patrimoine, la Ville engage un important projet de restauration du cloître dans sa globalité, et plus généralement du quartier de la cathédrale. En effet, rares sont les ensembles cathédraux aussi bien conservés : outre la cathédrale, sont également visibles le cloître, la salle capitulaire, son cellier voûté et son grenier, l'ancienne salle capitulaire (actuel bâtiment du jubé), l'Officialité et les prisons, le bâtiment du Trésor, la chapelle épiscopale, le palais épiscopal (Musée du Noyonnais), et la bibliothèque du chapitre.
La restauration du bâtiment du jubé permettra la réouverture de la salle du jubé au public dans des conditions de sécurité et de mise en valeur optimales. Labellisée "Ville d'Art et d'Histoire", la Ville dispose d’un service dédié qui organise très régulièrement des visites de l’édifice et de son quartier. Il est donc essentiel de permettre aux visiteurs de redécouvrir cet élément méconnu de l'architecture religieuse médiévale.
Les partenaires
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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