Moulin de la Petite Bavouze à Ménil

Dans le Pays de Château-Gontier, de nombreux moulins semblables à celui de la Petite Bavouze ont été détruits. Contrairement à beaucoup d’autres, celui-ci a échappé au démantèlement et est encore équipé de plusieurs générations de mécanismes et de machines à l’exception de la roue à aubes, notamment les mécanismes à l’anglaise caractéristiques des moulins à eau du XIXe siècle.

Aujourd’hui, c’est l’existence même du bâtiment qui est menacée. Les propriétaires du moulin ont confié la maîtrise d’œuvre des travaux de restauration extérieure du bâtiment à une architecte du patrimoine.

Les travaux dont le montant s'élève à 474 000 € seront réalisés en trois tranches entre avril 2021 et octobre 2024 et porteront sur la restauration des façades, de la toiture et des menuiseries.

Depuis le XIIIe siècle, il existe un barrage sur la Mayenne au lieu-dit de la Bavouze à Ménil et à Azé dans le département de la Mayenne. Le moulin à farine de la Petite Bavouze, situé en rive droite de ce barrage à Ménil, est attesté depuis l’an 1494.

Michel-Jacques Maurice, descendant d’une vieille famille de meuniers qui a exercé son activité sur la rivière depuis le XVIIe siècle, en fait l’acquisition le 29 juin 1820.

Quatre décennies plus tard, son fils Michel-Jean Maurice doit déplacer le moulin lorsque l’État réalise les travaux de canalisation de la Mayenne entre 1862 et 1864. L’ancien est alors détruit et le nouveau est édifié dans le lit de la rivière entre le nouveau barrage et l’écluse de la Bavouze.

C’est Genève Brault, entrepreneur à Tours et adjudicataire des travaux de construction de quatre écluses entre Pendu et Fourmusson (dont celle de la Bavouze), qui construit les fondations du bâtiment dans le lit de la rivière. François Barada, charpentier mécanicien à Château-Gontier, est ensuite chargé d’édifier le nouveau moulin sur son soubassement, d’y installer le matériel et de démolir l’ancien.

Exploité par la même famille depuis six générations, l’établissement cesse son activité en 1999.

Les propriétaires ont comme priorité de sauver le bâtiment pour ensuite en confier la gestion à l’association « Renaissance du moulin de la Petite Bavouze » qui aura pour mission de le valoriser, d’animer le site, et une fois la roue à aubes reconstruite de faire fonctionner les équipements restaurés à des fins pédagogiques et d’expérimentation en faisant appel aux technologies de la meunerie de la fin du XIXe siècle.

L’association développera des partenariats avec les métiers concernés et mettra sur pied des projets pédagogiques avec des écoles d’apprentissage (menuisiers, charpentiers, maçons…) pour la restauration intérieure du moulin. Des visites et conférences à destination du public et des écoles pourront être organisées en recourant aux nouvelles technologies.

Le moulin qui est idéalement situé sur la rivière La Mayenne très fréquentée par la navigation de plaisance et au bord de la vélo route « La Vélo Francette » pourra servir de lieu d’exposition et d’animation comme c'est le cas chaque année lors des journées européennes du patrimoine.