Moulin de Beauvert à Donzère

Cet édifice, inscrit depuis 2010 à l’inventaire des Monuments Historiques, fut construit vers 1550-1555 sur la commune de Donzère par le châtelain Michel de Redon. D’une qualité architecturale remarquable (confirmée lors des fouilles archéologiques menées par Alain Belmont en 2009), il est aujourd’hui menacé de disparaitre. En effet, de nombreux signes de dégradation sont apparus au cours des dernières années principalement dus aux intempéries et à l’absence de couverture. Aussi, afin de redonner sa fonction initiale au moulin, à savoir un moulin à vent fabriquant de la farine, un projet de restauration a été lancé par la commune. Il prévoit notamment une remise en état de l’édifice via des travaux de maçonnerie, de charpente et de mécanisme du moulin.

Voici deux siècles, plusieurs centaines de moulins tournaient au grès des vents dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. D'importantes recherches menées dans les archives communales et départementales ; ainsi que sur le terrain ont permis d’en recenser pas moins d'une soixantaine uniquement à l’Est du Rhône et de la Saône. Or sur l’ensemble de ces bâtiments, très peu sont encore visibles aujourd’hui : moins d’une douzaine pour le Dauphiné – et sur ce nombre, la plupart ont été reconvertis en maisons d’habitation ou sont dans un état de dégradation avancé. Construit sur les hauteurs de Donzère, le moulin à vent de Beauvert n’en est que plus précieux. Avec son fût de pierre en parfait état, il est non seulement le mieux conservé mais aussi l’un des plus anciens de la région encore debout, puisqu’il a été construit vers 1550-1555, durant les guerres de Religion. A son remarquable état de conservation, s'ajoute l’intérêt d’avoir été conçu comme une tour fortifiée, ce qui a été confirmé lors de la campagne de fouilles archéologiques menée sur place en 2009 par le LARHRA.

Le moulin de Beauvert retrouvera sa fonction initiale, non celle d’une forteresse, mais d’un moulin à vent fabriquant de la farine. De la farine que l’on appelle de nos jours « bio », telle qu’elle était lorsque le moulin alimentait les habitants de Donzère. Le moulin retrouvera son commandant de bord qui, à l’aide du gouvernail, orientera ses ailes en fonction des vents qui se présenteront à lui. 
Cette restauration respectueuse des particularités et de l’essence même du moulin donnera un nouveau souffle à cette coiffe détruite lors de son abandon. Le moulin aura donc encore de belles années devant lui. Les deux siècles de désintérêt qu’il a connus ne seront plus qu’un mauvais souvenir. Les ailes, gorgées de nouvelles aspirations, seront le symbole d'un patrimoine que l’on a su sauvegarder. Nous avons besoin de vous ! Mobilisons-nous pour assurer sa transmission auprès des générations futures et faire tourner à nouveau les ailes du moulin.