Remettre des toitures sur les 2 tours du châtelet
En 1982, Pierre et Isabelle SOULEZ achètent la Cressonnière (anciennement La Crossonnière), un petit château féodal totalement en ruine (dont la moitié du logis n'est même plus sur le cadastre). entouré en partie "... par des anciens murs dont une des faces est défendue à chaque angle par une tour basse en forme de poivrière. Vis à vis un pont de pierre, une sorte de portail montre des meurtrières et la trace de herse" nous dit Célestin Port.
L'ensemble réuni deux époques de construction, correspondant à deux familles, la première est la famille de la Crossonnière, connue depuis la fin du XIVème, à l'origine des transformations du châtelet au XVIème et une famille de robe, la famille Lemarié qui a construit le logis XVIIIème décrit par Mr Baldé (délégué au recensement en 1984) " ... en partie ruiné. C'est un bâtiment rectangulaire d'un étage avec ailes de servitude, disposées symétriquement en angle obtus. Une porte en arc surbaissé avec jambages en pierres à redents et couronnement formé par la moulure du bandeau...." Incendié par les bleus, le 22 juillet 1793, l'ensemble transformé en ferme a été "retapé sommairement" puis n'étant pas entretenu, est tombé en ruine.
Le logis est le bâtiment qui a le plus souffert, malgré une protection sommaire effectuée au début du 19ème, la moitié n'a plus de toit, les corniches, les lucarnes et les cheminées ont disparu, seule une souche de cheminée (d'origine) sort du toit, alors qu'en dessous trois corps de cheminée successifs sont suspendus en l'air et des arbres sortent du grand salon!!!
Le Châtelet a perdu son corps principal ainsi que la façade entre les deux tours, celles-ci ont perdu leur toit et leur cheminée, ainsi que tous les planchers et les lucarnes dont on voit encore les appuis. Les ronces et le lierre recouvrent le tout et une grande lézarde menace la tour de droite, suite à l'effondrement de la tour carrée des latrines.
40 ans plus tard l'ensemble a belle allure grâce à de nombreux programmes de restauration qui à partir de 2006 ont été assistés par la Fondation du patrimoine (6 labels entre 2006 et 2017) et les conseils des Architectes des Bâtiments de France.
- Vers 1380
mariage de Jean de la Crossonnière avec Jeanne LeChat
- 1555
Remise en défense du château féodal par Claude de la Crossonnière avec 27 bouches à feu sur le châtelet.
- 1679
Après la mort à Maastricht du dernier survivant, adjudication de la seigneurie pour 56000 livres à François Trouillet principal créancier, qui meurt 1 an plus tard.
- 1693 / 1743
Construction du logis XVIII ème avec ailes en retour, par Joseph Lemarié (époux de la veuve de François Trouillet)
- 1793
Bataille de la Crossonnière, le château est incendié par les bleus..
- 1982
Achat de la Crossonnière en ruine par Pierre et Isabelle SOULEZ
- 2012
Première restauration des maçonneries du châtelet d'entrée avec l'aide d'un label de la Fondation du Patrimoine.
- 2022
Début de restauration des couvertures du châtelet.
Un ancien château féodal abritant un atelier de faux monnayage
C'est en restaurant le passage entre l'escalier et la pièce noble de la tour Nord que les ouvriers ont découvert une cachette au-dessus du linteau dans laquelle se trouvait deux coins gravés en creux aux armes de Philippe II, ainsi que deux cubes serrés dans un collier métallique, dont l'un était gravé. La cachette se trouvait certainement en relation directe avec la cheminée toute proche.
A la suite de cette découverte inopinée, j'ai fait le rapprochement avec une espèce de presse métallique artisanale que j'avais trouvée au sol exactement sous le trou habité par une chouette effraie que je n'avais pas exploré (et pour cause...) en fait cette presse que j'ai déplacé sans y faire attention pendant plus de 25 ans faisait partie du matériel de faux monnayage caché là depuis 400 ans....
Après la confirmation de cette découverte et les déclarations de rigueur, nous avons fait venir un chercheur «d'or» qui dans les alentours des douves (zone d'épandage des différents curages successifs) a découvert un certain nombre d'essais de frappe en plomb, ainsi que des petits lingots faits d'un alliage à base de plomb. D'or il n'a point trouvé, mais par contre il a trouvé quelques pièces datant du XVème, des poids monétaires espagnols dont un aux effigies des rois catholiques et quelques autres dont un quart d'écu (faux) preuve que les faussaires étaient très complets. Lors de ces recherches nous avons découvert aussi des pièces romaines dont une à l'effigie de Claude II le Gothique, général romain d'origine Croate, devenu empereur à la mort de Gallien en septembre 268 jusqu'en janvier 270.
Le projet de restauration du châtelet d'entrée
Le Châtelet a fait l'objet de deux programmes l'un en 1985/1987 dévégétalisation et restructuration des parties hautes afin de limiter les infiltrations et pose d'un plafond à l'étage de la tour sud et l'autre par un label beaucoup plus important en 2012 avec comblement de la brèche et restitution d'une partie du toit des latrines, restauration des fenêtres (tuffeaux et menuiseries) pose d'une dalle sur les plafonds de l'étage de chaque tour avec évacuation des eaux de pluie et enfin pose d'un enduit à pierre vue que je suis très fier d'avoir fait moi même et à la main! Nous verrons plus tard que tout cela ne suffit pas....
C'est pourquoi, nous avons décidé avec l'accord des Bâtiments de France et les recherches effectuées par le cabinet Terrien Architectes de refaire la toiture des tours et de l'escalier permettant de constituer un petit musée de la fausse monnaie sonnante (le premier en France). Mais malheureusement, l'importance des travaux est telle que nous nous limiterons aux deux tours.
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