Maison de maître de l’ancienne sucrerie Leyritz à Basse-Pointe

Laissés à l’abandon pendant près de 10 ans à la suite du cyclone Dean (2007), jusqu’à la reprise par les actuels propriétaires, la plupart des bâtiments sont aujourd’hui très dégradés. Le défaut d'entretien et les phénomènes climatiques (cyclones et fortes pluies récurrentes sur le nord de la Martinique) sont responsables de leur détérioration. La maison principale a subi un effondrement d’une partie de sa charpente et de l’ensemble de la terrasse, causant des infiltrations et dégâts importants au droit des maçonneries. La totalité des bâtiments industriels et autres éléments architecturaux inscrits au titre des monuments historiques sont aujourd’hui en situation de péril.

Il s’agit de travaux de sauvegarde et de sécurisation qui permettront d’attendre la réhabilitation qui n’interviendra que dans une phase ultérieure du projet, avec la mise hors d'eau et/ou des confortements structurels de cinq des éléments architecturaux inscrits : la maison de maître, la case à lessive, la fontaine et le bassin, la case des gardes et une des dépendances (cuisine).

Pendant plus de deux siècles, l'habitation fut propriété d'une famille originaire du Limousin, dont le premier membre à s'installer à la Martinique fut Michel de Leyritz, né à Bordeaux, secrétaire du roi et contrôleur de la chancellerie. Sa propriété d'environ 500 ha était alors l'une des plus importantes de l’île. La fabrication du sucre de canne y fut progressivement abandonnée durant la seconde moitié du XIXe siècle, pour se consacrer essentiellement à la production de rhum. A partir de 1970, l'ensemble des édifices a été restauré afin de servir d'hôtel-restaurant. Les anciens bâtiments d'exploitation et de logement sont disséminés au milieu d'une végétation majestueuse et colorée. L’ensemble du jardin, le bassin, la fontaine, la case à lessive, la maison et ses dépendances, le bâtiment dit « case des gardes », le réseau hydraulique et la partie industrielle (aqueduc, moulin et sa roue, vestiges du bâtiment dit « four à chaux » avec sa cheminée et l’ensemble du sol) ont été inscrits au titre des monuments historiques en 2014

Un projet à vocation touristique va prendre place sur le domaine. Il prévoit un lieu de détente et d’activités devant permettre de redynamiser le site et contribuer au développement touristique et économique du nord de l’île : le réseau hydraulique sera rehaussé par la création de piscines et jeux d’eau s’intégrant dans le jardin paysager réhabilité, la distillerie sera rénovée pour accueillir des chambres, tout comme le « Bâtiment des Célibataires » de la rue Case Nègre, et la sucrerie abritera un restaurant, une salle de séminaire et un musée. Un parcours pédestre sportif et culturel ceinturera par ailleurs le parc arboré de 8 ha.