Le Nymphée de Soufflot à Chatou

Longtemps propriété privée, le nymphée est acheté par la Ville en novembre 2021 afin de le sauver du péril et l’ouvrir au public.

Il deviendra un point central du développement touristique et culturel de la ville en accueillant de nombreuses animations : concerts, expositions et conférences. Il intégrera également le circuit de visite historique et patrimonial catovien, aux côtés du Hameau Fournaise et de l’Hôtel de ville en cours de restauration, et sera l’objet de nombreuses promenades thématiques et découvertes organisées par l'office du tourisme intercommunal. Il complétera l’offre culturelle de l’île des Impressionnistes avec le musée et le restaurant historique de la Maison Fournaise, la galerie d’art contemporain de la maison Levanneur, et les berges de Seine, objets d’un plan de réinvestissement.

L’état de péril a été souligné dès 2002, à nouveau en 2015, et en 2023 lors du bilan sanitaire des monuments historiques conduit par les services de l’État. Ce dernier pointe un risque avéré d’effondrement. De nombreuses fissures sont visibles, notamment au niveau de la voûte. L’état de certaines parties, dont les piles, impose une intervention urgente sur la totalité du nymphée. Seules deux campagnes de travaux assez limitées depuis sa construction ont permis de conserver son intégrité structurelle. Malgré l’excellence de sa conception, des défauts d’étanchéité l’affectent, résultats essentiellement d’un manque d’entretien.

Après analyse des résultats d’un premier chantier test (en cours), la restauration globale de l’édifice sera engagée :

-Réfection de l’étanchéité

-Restauration de l’avant-corps

-Reprise en sous-œuvre des piles

-Restauration des habillages et décors et restitution de deux vases de couronnement

-Remise en eau du bassin et restauration de la machinerie en circuit fermé

Des aménagements (hors Mission) seront également réalisés pour sa visite : escalier métallique, ascenseur pour les personnes à mobilité réduite, signalétique adaptée et éclairage extérieur et intérieur.

Le nymphée, construit par le célèbre architecte Jacques-Germain Soufflot de 1774 à 1777, est un rare vestige du domaine d’Henri-Léonard Bertin, contrôleur général des Finances et ministre de Louis XV, à Chatou. Les jardins de son château, édifice aujourd'hui disparu, s'étendaient depuis les hauteurs de la ville jusqu'aux bords de la Seine, avec des parterres réguliers et miroirs d'eau et, le long de la Seine, une vaste terrasse agrémentée de ce nymphée monumental. Chef d’œuvre technique et décoratif, l’ouvrage était tant ornemental qu’utilitaire. Inspiré de l'architecture antique avec un ordre dorique emprunté aux temples de Paestum, il captait les sources et eaux de ruissellement afin de les conduire jusqu'à la Seine par un réseau souterrain. Son vaste bassin déversoir semi-circulaire est dominé d’une large voûte en forme de coquille, soutenue par 18 colonnes, alternant calcaire taillé et meulières brutes ocres et rosées, scories noires et pierre blanche. La niche centrale est ornée de coquillages et d’incrustations de minéraux. L’ensemble est surmonté de petites terrasses à la naissance de l'arc auxquelles on accède par deux escaliers.