Le projet : réaliser les travaux nécessaires pour sécuriser le site et garantir son bon fonctionnement
L’hôtel de ville de Bergues a été reconstruit en conservant une toute petite partie des éléments architecturaux de l’ancien hôtel de ville du XVIIème siècle. La configuration des lieux, telle qu’elle a été établie au XIXème siècle, a globalement peu changé depuis. L’édifice n’a d’ailleurs connu que peu de travaux ou des interventions relevant de l’entretien. C'est le cas pour :
- les couvertures dont les verrières ont été remplacées par des tôles ondulée en polycarbonate ou des brises qui ont été restaurés partiellement en ardoises fibrociment ;
- les chéneaux qui ont été modifiés lors de cette intervention ;
- les caves qui sont actuellement sèches ;
- les réseaux de collecte des eaux pluviales qui ont été modifiés au niveau des caves ;
- les menuiseries qui ont été en partie changées ;
- l’accès du côté de la façade arrière qui a été équipe d’une rampe pour améliorer les accès et la sécurité des personnes A l’intérieur de l’édifice, les archives ont pris la place des tableaux au nord du bâtiment et les verrières permettant un éclairage zénithal ont été fermées mais les fonctions restent globalement assez proches.
L’ensemble n’a donc connu que des interventions ou des entretiens ponctuels. Aujourd’hui, il n'est pas possible de recevoir le public dans de bonnes conditions ou même en conformité avec la réglementation actuelle. Par ailleurs, des désordres (infiltrations d’eau, chutes de pierre ou d’éléments depuis les façades, détérioration des enduits et plâtre) sont constatés depuis quelques années.
- L’hôtel de ville de Bergues possède ainsi une couverture vétuste et ancienne comportant ponctuellement de l’amiante, et plus parfaitement étanche. Rétablir l’étanchéité est primordial alors que l’édifice héberge un décor, du mobilier et des archives.
- Les maçonneries de pierre de taille (obélisques et garde-corps de la partie supérieure) sont en mauvais état. Certaines portions sont manquantes alors que d’autres menacent de chuter sur le domaine public. L'ensemble doit être traité pour parvenir à un état satisfaisant de restauration.
Ces travaux seront également l’occasion de réaliser l'isolation des combles. Enfin, une partie de l’éclairage zénithal sera conservé sous la forme de verrières afin de permettre, à l’avenir, de remettre en fonctionnement les dispositions initiales de l’édifice.
- 1988
Première étude réalisée concernant la réhabilitation des volumes intérieurs de la mairie.
- 2022
Réalisation d'études préalables sur le clos et couvert et la réhabilitation intérieure
- Septembre 2023
Sélection par la Mission Patrimoine
- Fin 2023
Démarrage des travaux
- Fin 2024
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : un tout nouveau site datant de la fin du XIXème siècle
L’hôtel de ville de Bergues, pour sa partie la plus ancienne, est daté du début du XIXème siècle. Cette construction se fait après avoir constaté l'impossibilité d'agrandir suffisamment l'ancien hôtel de ville dont l'emplacement est très proche de l'hôtel de Ville de Bergues visible aujourd'hui.
En effet, un cadastre ancien montre alors un hôtel de ville situé au nord de l’hôtel de ville actuel. Ce bâtiment était d’écriture Renaissance. Il apparaît qu’il s’agit assez clairement d’un hôtel de ville du XVIIème siècle (1665) qui n’est pas en lien avec le beffroi.
Les premières réflexions, au milieu du XIXème siècle permettent l’établissement d’un relevé des anciennes structures. L’hôtel de ville est alors organisé avec des salles de réunions à l’arrière de la parcelle. L’ensemble intègre également les fonctions de justice, alors que la prison est située à proximité immédiate.
De manière étonnante, une auberge occupe l’angle donnant sur la grande place entre l’hôtel de ville et la grande place. Les décors Renaissance qui seront réintégrés dans le projet de l’hôtel de ville sont d’ailleurs localisés comme faisant partie de cette auberge, à la fois sur les relevés d’Auguste Outters ou sur le cadastre de 1825.
Ces tentatives de réorganisation dans un espace existant et contraint ne semblent pas avoir donné satisfaction et l’architecte poursuivra les esquisses pour conclure qu’il convient de supprimer une partie du bâti, de modifier la place et de proposer un nouveau bâtiment isolé comprenant les fonctions de l’hôtel de ville, la police, une salle de présentation des œuvres d’art et une bibliothèque. Les salles d’apparat et de réunion occuperaient le centre de la composition sur deux niveaux.
L’écriture des façades reste imprégnée des premières esquisses qui intégraient la reprise des façades renaissance existantes, en accompagnement de l’existant. Le projet prend forme vers 1861-1863.
Le projet architectural d’un nouvel hôtel de ville est arrêté et défini en 1862. Les travaux seront menés dès 1862. Les matériaux employés par Auguste Outters sont essentiellement locaux et il basa la composition du bâtiment est des façades sur les éléments provenant des démolitions. Ainsi des éléments sculptés servirent probablement de modèles et furent mis en œuvre sur la façade nord de l’hôtel de ville actuel.
Pour les éléments neufs, il sera essentiellement fait usage de calcaire marbrier local dit de Ferques, aujourd’hui carrière de la Valée heureuse. Toutefois, certains éléments de soubassement ou en partie haute furent réalisés avec une pierre bleue dite d’Escaussines.
La mobilisation : une commune mobilisée pour faire du site un lieu sécurisé, et adapté à la conservation des archives
La ville de Bergues possède encore et assure la conservation des archives municipales dont les premiers éléments remontent à l’époque médiévale. L’hôtel de ville renferme également une très riche bibliothèque.
Suite à la réflexion menée par la municipalité, il est apparu nécessaire d’axer les premières réflexions et prescriptions sur une première phase de travaux visant à rétablir l’étanchéité des couvertures, la sécurité du public et la stabilité du bâtiment. Le développement du programme permettra également, à terme, la conservation des archives dans des conditions plus satisfaisantes sur un support plus adapté que les planchers actuels sous-dimensionnés.
Les partenaires
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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