Description
L’îlet à Ramiers est situé au sud de la baie de Fort-de-France au large de la commune des Trois-îlets.
Il faisait partie du système défensif de la baie, en association avec quatre autres places fortes principales : le fort de Saint-Jean situé à Fort-de-France, le fort Desaix, le fort Tartenson et le fort d’Alet. L’îlet à Ramiers étant la première ligne de défense de la baie, c’était donc un point stratégique de la défense de la Martinique. Son nom vient de ramier, une espèce de pigeon sauvage. Sur leurs cartes, les anglais nommaient cette île « pigeon island ». Mais c’est également un terme générique, ces îlets servaient de rôle d’avant-postes.
La fortification de l’îlet Ramiers s’inscrit dans cette histoire militaire martiniquaise. D’une simple batterie présente jusqu’en 1728, un projet de création d’une fortification est repensée à partir de 1746 mais il ne sera que partiellement réalisé. En effet, l’équipement du fort devient rapidement dépassé par l’évolution très rapide de l’artillerie. Contrairement à de nombreux édifices militaires qui furent abandonnés au cours de la décennie 1870, le fort de l’Ilet à Ramiers conserva son importance stratégique et fut encore en activité au cours de la seconde guerre mondiale.
Après la seconde guerre mondiale, la place forte de l’Ilet Ramiers, propriété de l’Armée fut abandonnée et en 2010 le Conservatoire du Littoral devient propriétaire du site. Actuellement l’îlet à Ramiers est un site naturel protégé et fermé au public en raison de sa dangerosité.
Nature des travaux
Le fort de l’îlet à Ramiers a été construit sur un plateau dominant l’îlet et culminant à 40 m. C’est une enceinte fortifiée qui comprend en son centre plusieurs bâtiments : une caserne constituée de casemates et sanitaires, des magasins à poudre, un atelier et 2 citernes. La caserne constitue le bâtiment central et principal du fort. Elle comporte deux ailes perpendiculaires et symétriques qui relient les batteries formées en arc de cercle. On accède au fort par un unique escalier très abrupt.
Aujourd’hui, malgré l’état de ruines de certains éléments du bâti, l’ensemble des constructions, casernements, terrasses de tirs, murs de soutènement et circulations, restent parfaitement lisibles.
Les militaires supprimaient la végétation luxuriante qui envahissait le fort en la brûlant. Les maçonneries gardent les traces noires de ces grands feux. Le site n’a pas été régulièrement entretenu à cette époque et il n’a donc pas été possible de maîtriser le développement de la végétation qui altère actuellement le bâti.
L’entretien ponctuel du site est assuré par l’association Karisko dans le cadre d’actions bénévoles et d’insertion. Néanmoins le site reste en mauvais état et nécessite une intervention de sauvegarde.
La situation géographique et les particularités de l’accès à l’ilet rendent le chantier de restauration particulièrement complexe notamment pour la livraison des matériels et matériaux qui devront être envisagés par barge ou hélicoptère.
Vocation du site
Ce site de l’ilet Ramiers présente , malgré les contraintes d’accès, de forts enjeux en termes de développement d’activités d’écotourisme que le Conservatoire souhaite mettre en lumière sous la forme de séquences de voyages vers l’îlet avec des thématiques diverses (l’histoire du site avec son passé militaire, les épopées maritimes, les bâtiments du fort et leur construction, la dimension naturelle avec le paysage et la géologie).
Une étude réalisée pour le compte du Conservatoire du littoral en 2017 a permis de comprendre, d’une part, son évolution architecturale, son importance dans l’histoire de la fortification caribéenne et a permis, d’autre part, de retenir un parti d’aménagement à partir du dernier état connu, c’est-à-dire celle du plan d’état des lieux de 1864. Dans le scenario de valorisation retenu, seuls les travaux indispensables à la conservation des ruines actuelles seront entrepris.
Ce projet prévoit un accès libre et gratuit à l’îlet et des visites du fort payantes. Les visites seront accessibles aussi bien aux croisiéristes qu’aux embarcations individuelles. La construction d’un nouveau ponton permettra d’accueillir simultanément deux bateaux de 25 passagers environ. Un kiosque d’accueil sera construit pour la billetterie et le contrôle d’accès au niveau du sentier d’accès au fort.
La fréquentation maximale instantanée totale autorisée est estimée entre 200 et 250 personnes.
Enfin, ce projet de valorisation comprend des visites guidées avec une scénographie d’atmosphère dans les logements d’officiers, casemates, cuisine et potager.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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