Eglise Saint-Etienne de Mélas au Teil en Ardèche

Le 11 novembre 2019 un séisme de magnitude 5,7 sur l’échelle de Richter a frappé le Teil, causant de nombreux dégâts sur la ville. L’église Saint-Etienne-de-Mélas, proche de l’épicentre a été lourdement endommagée. Le sol s’est affaissé, une partie de l’édifice s’est écroulée et le clocher menaçait de s’effondrer.

Des travaux de sécurisation, à savoir le cerclage du clocher, la protection du baptistère, l'étaiement du porche d’entrée, ont été réalisés par la commune, sous assistance à maîtrise d’ouvrage de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Des devis sont en cours afin de poursuivre la mise en sécurité, financée avec les indemnités d’assurance. L’objectif, en accord avec la DRAC, est d’achever les travaux d’urgence de mise en sécurité à l’été 2020.

La commune souhaite ensuite engager la restauration de l’édifice et la reprise des principaux désordres constatés. Ces travaux sont indispensables à la conservation de cet édifice remarquable, mais également pour envisager une réouverture au public, espérée en 2022.

Afin de concrétiser ce projet, la commune du Teil s’est fixé un objectif de collecte à 100 000 euros.

De plus, le projet de restauration de l'église du Teil a été retenu en 2020 comme projet emblématique de la région Auvergne-Rhône-Alpes par la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern.

L’église est située sur le premier lieu de peuplement du Teil durant l’Antiquité, sur l’ancienne voie romaine reliant Nîmes à Lyon. La date de la fondation n’est pas connue, mais l’église apparaît dans le premier cartulaire de la cathédrale de Viviers, la « charta vertus » rédigée vers 950. Il est évoqué que l’église était un monastère fondé par Frédégonde vers 550. En 1275, l’église fait partie de l’archiprêtre de Chomérac.

L’église réunit trois édifices distincts, juxtaposés au XIXe siècle par la construction du bas-côté sud : une nef centrale à cinq travées du XIIe siècle, une nef unique dans le bas-côté nord qui pourrait dater du Xe siècle et une étonnante chapelle octogonale au nord, creusée de hautes niches semi-circulaires, qui remonterait également au Xe siècle et pourrait avoir été une chapelle funéraire.

Au milieu du XIXe siècle, les archéologues et historiens, dont Prosper Mérimée, sensibilisent l’opinion publique sur la sauvegarde de ce monument qui venait d’être remis en lumière grâce au percement de la nationale 102.

Avant le séisme, cette église était pleine de vie : des baptêmes, mariages, communions avaient lieu. Ouverte au public, il était possible de venir l’admirer, la visiter.

De plus, de nombreux événements culturels y étaient organisés, notamment des représentations du Quatuor Debussy dans le cadre du festival Les Cordes en Ballade. Située dans le quartier le plus dévasté par le séisme, la restauration de l’église sera un marqueur de la renaissance du Teil. De nombreux événements pourraient y avoir lieu et les festivités pourraient reprendre, rendant un peu de vie dans ce quartier durement touché.