Eglise Notre-Dame de la Charité-sur-Loire

L'église présente peu de désordres structurels. Mais son point faible est avant tout sa couverture. L'utilisation de tuiles canal, la mauvaise récupération des eaux pluviales, la hauteur du monument rendant difficile tout entretien régulier sont autant de raisons qui font de l'étanchéité des toitures un problème récurrent. L'humidité est à la fois présente dans les charpentes, dans les voûtes, dans les murs périphériques et même dans les sols. Les toitures et la récupération des eaux pluviales en périphérie font désormais l'objet de campagnes de restauration, en prenant soin de commencer par les points hauts du monument. C'est donc logiquement que la restauration a commencé par la croisée des deux bras du transept, nord puis sud, restauration réalisée de 2016 à 2019. Le futur chantier sera consacré à la restauration des toitures du chœur puis de la nef. Il inclura également, comme pour le transept, le traitement des élévations et de leurs décors.

Le prieuré de La Charité a été fondé en 1052 par le moine Gérard. Le monument montre toute la puissance de l'ordre clunisien. Peu savent que l'église Notre-Dame de La Charité-sur-Loire était la deuxième plus grande de l'occident chrétien au XIIe siècle, après la "major ecclesia" de Cluny. L'église fut ravagée par un vaste incendie en 1559. Elle ne fut reconstruite que de façon partielle. Lors de la Vente des Biens Nationaux, le monument devint quartier de ville. Des habitants s'installèrent dès lors dans l'ensemble du monastère et dans les collatéraux de la place Sainte-Croix. La Charité est ainsi un des rares exemples français encore en place de réappropriation révolutionnaire.

La ville conduit le programme de valorisation du prieuré de La Charité depuis le début des années 2000. Ces deux dernières décennies furent passionnantes. Le monument a été progressivement ouvert au public, à titre gratuit. Mais beaucoup reste à faire, c'est pourquoi la ville sollicite aujourd'hui la générosité de chacun, ce qui permettra de financer la restauration de l'édifice en complément des aides publiques sollicitées.