Retable majeur de l'église Saint-Prix

Reconnue pour son caractère pittoresque dans la vallée de Montmorency, la Commune de Saint-Prix attache une importance toute particulière à la sauvegarde et à la restauration de son patrimoine.

Actuellement, dans le cadre de ces importants travaux de rénovation de l’église, inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1926, la Commune souhaite accompagner ce programme par la réalisation de travaux annexes comprenant le retable majeur de l’église.

Situé dans le chœur de l’église Saint-Prix, le retable majeur est un ouvrage monumental dédié au thème de la Crucifixion, sacrifice du Christ. Ses dimensions totales sont de 4,20 m x 7,00 m environ. Sa composition met en œuvre les trois arts majeurs : de l’architecture, de la sculpture et de la peinture. Sa composition rigoureuse est stylistiquement très marquée, du fait de sa structure et de son iconographie. Le retable est marqué par son organisation et son vocabulaire empruntés à l’architecture. C’est ainsi qu’il est organisé en trois registres qui s’élèvent jusqu’à la croix sommitale : la base, le centre, le couronnement. De plus, l’ensemble s’organise de manière symétrique à partir de la travée centrale occupée par les figures de Dieu et du Christ Les travées latérales sont traitées comme éléments d’accompagnement. Les motifs ornementaux et les figures participent à la lecture du sujet principal de l’œuvre : la Crucifixion du Christ sur le Mont Golgotha. .

Au regard de l’étude historique réalisée et de l’observation de l’objet, il est à souligner que le retable majeur fait partie d’un ensemble plus vaste d’ameublement liturgique de l’édifice aux alentours de 1695. Ces aménagements apparaissent à la suite du remaniement important de l’édifice au cours du 17e siècle qui voit la surélévation du chœur et le remaniement des chapelles en parallèle du changement de propriété de la seigneurie de Rubelles, qui passe des mains du clergé régulier de Saint-Martin de Pontoise à la famille des seigneurs de Lesseville, famille qui assoie progressivement son pouvoir au niveau national.

Le retable est fortement attaqué par le mérule et les insectes xylophages principalement en partie basse (piliers de soutien arrière, maitre autel et ailes latérales). Tous ces éléments ont été en contact et en confinement avec des murs et sol particulièrement humides. Cet état a entraîné un affaissement général de la partie basse tandis que la partie supérieure retenue par des ancrages scellés au mur, l’a été beaucoup moins d’où ces points de rupture de la structure au niveau des ouvrants des ailes latérales, maitre autel et couronnement. Les ancrages métalliques scellés au mur sont en limite de rupture, la poussée vers le bas de la partie centrale étant importante. partie centrale étant importante. Au vu de l’instabilité générée, les éléments décoratifs du retable majeur ont été déposés et entreposés dans les chapelles de la Vierge et des reliques.

Le programme de restauration visera à sauvegarder au maximum les éléments anciens tout en assurant la solidité de la structure et de l’ouvrage. L’ouvrage sera restitué dans son intégralité et dans son intégrité dans le chœur de l’église à l’issue des travaux.

Située au cœur du centre-bourg médiéval, l’église Saint-Prix a été bâtie au XIIème siècle à l’emplacement d’un édifice du XIème siècle.  Après de nombreuses modifications au cours des siècles, sa grande qualité architecturale fait d’elle un monument important de la vallée de Montmorency.

Au XIème siècle, l'église de Saint-Prix, nommée autrefois l’église de Thor, ne comprend qu’une nef et qu'un clocher. En 1278, Jean de Thor, trésorier de l’Ordre du Temple à Paris, fait un don au Prieuré Noir des reliques de Saint-Prix, reliques de l'évêque guérisseur de Clermont, assassiné en 674. Celles-ci sont parées de vertus de guérisons miraculeuses. Ce don s’avère décisif pour l’église et pour la ville elle-même. Au XVème siècle, sous l’affluence des pèlerins, l'église de Thor sera connue sous le nom d'église de Saint-Prix. Devenue insuffisante en superficie, l’église est alors agrandie : aux XVème et XVIème siècles, on construit la sacristie, puis au XVIIème siècle, on réalise une extension du chœur et des collatéraux. A partir du XVIème siècle, l’église est également dédiée à Saint-Fiacre, Saint guérisseur, patron des jardiniers. Au fur et à mesure à cause l’abandon des pèlerinages, l’église tombe progressivement en désuétude. Au XIXème siècle, menacée de ruine, elle est provisoirement fermée pour restauration.

Inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1926, l’église a déjà fait l’objet de plusieurs restaurations. Des parties de la toiture ont été reprises en 2001 et 2004 avec une consolidation de la charpente. L’église abrite également des œuvres qui s’étendent du XVIème au XIXème siècle, représentant pas moins de quatre siècles d’art religieux. Ce mobilier particulièrement riche, comporte des objets classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques dont certains ont déjà fait l’objet de restaurations : des retables et une Piéta ont été restaurés en 2001 et l’autel et retable de la Vierge, datant du XVIIème siècle, ont été restauré en 2021.

Une programmation culturelle et musicale permet la valorisation du site : des visites guidées par des conférencières qualifiées issues de l'Ecole du Louvre, sont proposées aux visiteurs 25 jours par an ; des concerts classiques sont organisés une à deux fois par an.

Initiés par l'Office de Tourisme de Plaine Vallée, et en collaboration avec la ville de Saint-Prix, des parcours touristiques et culturels permettent de découvrir la richesse patrimoniale des environs : visite libre avec tablette, vous avez le choix entre "l'Histoire & nature gourmande à Saint-Prix" ou bien "Sur les pas des illustres de Saint-Prix".