Le projet : restaurer l'écurie du château de Molezon, aujourd'hui dans un état de péril avancé
Après la restauration de la toiture du donjon en 2020 avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) d’Occitanie, le nouveau défi pour les propriétaires du château de Molezon est de sauver l’écurie, bâtiment de ce type rare en Cévennes. Au XIXe siècle le domaine se transforme en exploitation agricole moderne, les fossés sont comblés et une magnanerie, aujourd’hui totalement écroulée est construite sur le remblai, ces aménagements vont inexorablement altérer la structure du bâtiment. Des désordres importants apparaissent sur le mur sud-ouest de l’écurie qui subit la poussée des terres. La maçonnerie s’effondre partiellement lors des violents épisodes cévenols de 2020. Une intervention d’urgence est nécessaire pour éviter qu’un effondrement brutal n’emporte le soubassement du donjon. Les travaux d’urgence à réaliser portent sur le déblaiement de la magnanerie écroulée, le dégagement du fossé et la mise en sécurité des façades de l’écurie et du soubassement du donjon. Les interventions suivantes consistent à démonter puis à restituer l’ensemble de la façade sud-ouest en pierre de schiste hourdées au mortier de chaux, l’échauguette démolie au XIXe siècle sera également reconstruite. Pour finir, une toiture couverte en lauzes de schiste taillées à pureaux décroissants posées sur une charpente traditionnelle en châtaignier sera réalisée, ainsi que le solivage structurel en poutre de châtaignier du 1er étage.
- Hiver 2021
Début des travaux
- Eté 2022
Fin des travaux
- Hiver 2023
Estimation de la fin des travaux
Le lieu et son histoire : le château de Molezon, une bâtisse dont les origines remontent au XIIIe siècle
Niché dans un paysage de nature, pays rude façonné de la main de l’homme, cet édifice est un témoignage rare parvenu jusqu’à nous de la petite seigneurie cévenole, émancipée par la disparition du pouvoir central et l’éclatement des structures politiques, dans un univers où les fiefs s’interpénètrent de manière inextricable, où les coseigneuries sont fréquentes, loin des règles classiques de la féodalité. D’allure militaire, le commanditaire, petit seigneur, cherchait à afficher une puissance politique qu’il n’avait pas en réalité. Néanmoins, dans un pays où la paix dans les campagnes n’arrive qu’au XVIIIe siècle, la mise en défense du site est omniprésente L’ensemble est constitué d’un donjon et de trois corps de bâtiment : le corps principal renforcé aux angles par une tour ronde et deux ailes qui enserrent une cour close, ouverte vers le sud sur une basse-cour, elle-même fermée par l’écurie et un mur d’enceinte. L’entrée s’effectue par un porche voûté. Cet aspect fortifié est renforcé par de nombreuses bouches à feu et un chemin de ronde. L’ensemble est complété par une tour-citerne monumentale au nord. Le dernier aménagement, en temps de paix, a vu l’ouverture de nombreuses baies à l’étage sur le logis principal et le comblement des fossés.
La mobilisation : Développer l’offre culturelle dans les Hautes Vallées Cévenoles
Le château et sa châtaigneraie classée Natura 2000, sont ouverts à la visite pour les journées européennes du patrimoine et lors des rendez-vous d’été organisés par le Parc national des Cévennes. Des chantiers bénévoles y sont organisés, notamment par l’association Maisons Paysannes de France. Sur demande, le site accueille également des groupes, des associations culturelles et organismes locaux. La restauration de l’écurie permettra l’accessibilité du public à la basse-cour pour y accueillir différents événements (séminaires, spectacles, concerts, soirées ciel étoilé (RICE)…). En préservant cet édifice chargé d’histoire, c’est aussi transmettre le témoignage d’une civilisation cévenole.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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