Colombier de la Bréaulière dans l'Eure

Afin de conserver le patrimoine que représente ce colombier du XVIIe siècle, situé dans le corps de ferme normand de « la Bréaulière », il est nécessaire de réaliser des travaux de conservation. Il s’agit d’une remise en état de la toiture et partiellement de la charpente sur des murs en état.

Ce colombier circulaire surmonté d’un toit en poivrière présente un bel appareil de brique orné de chaîne de pierre en étant surmonté d’un larmier à mi-hauteur ; ce cordon de pierre faisant saillie avait pour fonction d’empêcher les rongeurs de pénétrer à l’intérieur. Il mesure 15m de haut et 25 mètres de circonférence.

Le corps de ferme de la Bréaulière se situe dans la région du Roumois à 30 kms au sud ouest de Rouen et à 15 kms du Bec-Hellouin. Le Colombier est un édifice répandu en Normandie, mais aujourd’hui nombre de ces édifices ont disparus faute de moyens pour les maintenir en état.

Ce colombier circulaire a été construit vers 1630 par le Seigneur du THIBOUVILLE. Il fait partie d'un ensemble de bâtiments dans un corps de ferme où une maison de maître et une chapelle carrée du XVIIIe siècle sont toujours existantes.

Au XVIIe siècle la possession d’un colombier, ou pigeonnier, était un symbole de richesse pour les seigneurs qui possédaient de la terre. Ce privilège permettait de disposer d’un peu de viande fraîche durant les périodes les plus délicates de l’année et de faire recueillir les fientes des oiseaux (la colombine) composant un excellent engrais pour les cultures.

A une époque plus récente du fait de ses murs épais, le colombier servait de cave pour le cidre et le vin. La ferme de la Bréaulière a été acquise dans les années 1920 par Pierre de Gaulle, frère du Général. Ainsi, pendant l'occupation, la femme de Pierre De Gaulle venait se ravitailler à la ferme, afin de nourrir des résistants.

Le colombier de la Bréaulière a notamment été fragilisé lors de la période de juillet et août 1944 alors que des unités allemandes occupaient la ferme de la Bréaulière, le colombier servant de ligne de mire à l’artillerie alliée.

Il s’agit d’un projet familial (ce colombier est dans la ferme familiale toujours en activité). Le village de Bosroumois (4000 habitants) adossé à la forêt de la Londe est un environnement propice aux randonnées et ce colombier y est visible et admiré.

Les propriétaires envisagent à l’issue des travaux de permettre l’accès au colombier lors des journées du patrimoine. Malheureusement sans participation extérieure, ce projet ne pourra voir le jour. Le coût de la rénovation est conséquent compte tenu des dimensions importantes de cet édifice. Si à l’époque de sa construction, des alliances de grandes familles Seigneuriales permettaient la réalisation de tels édifices, aujourd’hui, le contexte social ne le permet plus. Malgré un entretien au fil des générations en fonction des moyens de chacun, aujourd’hui différents experts se rejoignent sur la nécessité urgente des travaux envisagés.