Clos-masure de Guillerville à Bolleville

L’une des étables est en partie construite au-dessus d’une marnière. Cette cavité anthropique servait au XIXe siècle à l’extraction de la marne, une craie tendre utilisée pour fertiliser les terres. L’étendue de cette carrière souterraine menace désormais les fondations des bâtiments au-dessus, avec un risque d’effondrement attesté.

Une intervention rapide est nécessaire pour combler la marnière, afin de permettre la sauvegarde de l’intégrité du clos-masure et assurer la sécurité du public. Par ailleurs la toiture de l'une des étables et du poulailler est hors d'usage, causant des inondations et des infiltrations d'eau, nécessitant réfection.

Attesté dès le 16e siècle, les clos-masures sont des domaines agricoles spécifiques du Pays de Caux.  Ils se caractérisent par des talus surmontés d’arbres, les « fossés cauchois », réduisant le ruissellement des eaux de pluie, limitant l’érosion des sols et protégeant les fermes des vents littoraux afin de permettre un microclimat propice aux cultures et à l’élevage. 

Le clos-masure de Guillerville a la chance de disposer encore de tous ses éléments. Autour de la maison de maître, un rideau d’arbres délimite le verger et encadre deux grandes étables en assises alternées de brique et de silex, un colombier avec triple charpente apparente, une charretterie et une mare. 

Les copropriétaires du site souhaitent y accueillir l'association "La Patte Normande", afin de convertir une partie du clos-masure en refuge pour animaux abandonnés. Il s’agira d’un lieu de soin et d’adoption, mais également d’accueil de personnes en situations en de handicap grâce à un partenariat tissé avec une structure présente à Bolbec, la ville voisine. L’association pilote aussi des campagnes de stérilisation pour protéger la biodiversité des colonies félines en expansion.

La maison de maître demeurera un espace d’habitation privé, et l’association pourra exploiter le reste du domaine comme un espace d’interprétation en plein air. Le verger, les alentours de la mare et le colombier deviendront des lieux de promenade où le public peut mêler la visite d’une architecture typique en côtoyant des animaux de la ferme (ânes, chevaux, chèvres, etc.).