Château de Rochebonne à Theizé dans le Rhône

L’état des couvertures est très hétérogène, mais en majorité dans un très mauvais état de conservation. Le système de gestion des eaux pluviales n’est plus efficace, altérant les maçonneries déjà lourdement fragilisées. La rétention des eaux pluviales en pieds de murs entraîne des remontées capillaires d’humidité importantes. De plus, la disparition des enduits à la chaux provoque le creusement des joints entre les moellons et fragilise lourdement les maçonneries devenues vulnérables aux entrées d’eau, à la fissuration et à l’éclatement au gel. La défaillance de l’étanchéité de la terrasse entraîne des dégradations importantes dans les voûtes des salles du rez-de-chaussée.

La restauration sera menée en deux tranches :

• Tranche 1 : travaux d’urgence de mise hors d’eau, protection provisoire des parties fuyardes et sécurisation des zones dangereuses, reprise de l’étanchéité de la toiture-terrasse.
• Tranche 2 : travaux prioritaires portant sur clos, couvert et structure, reprises de charpente et remplacement des couvertures, remplacement des éléments de la zinguerie, restauration des fenêtres historiques (menuiseries bois), réfection des façades et maçonneries déjointoyée, renforcement de plancher.

Des travaux de préservation et restauration des intérieurs et des abords du château seront menés ultérieurement (hors Mission).

Le château de Rochebonne, au cœur d’un village typique du Beaujolais en pierres dorées, a été édifié aux XIIème et XIIIème siècles et appartenait aux domaines du chapitre de Saint-Jean à Lyon. Démantelé en 1363 pour éviter qu’il ne tombe aux mains des pillards, il est reconstruit au milieu du XIVème siècle, et sa chapelle est agrandie au XVIème siècle. Un bel escalier en pierre à quatre noyaux est installé au XVIIème siècle tandis que le grand salon est aménagé dans son état actuel au XVIIIème siècle. Les décors en trompe l’œil de la salle d’arme, classés monuments historiques, datent également de la seconde moitié du XVIIIème siècle.

En 1792, il devient bien national, puis, au début du XIXème siècle, est pillé avant d’être vendu à des propriétaires privés qui le divisent et le transforment pour accueillir plusieurs familles. 

En 1974, la commune décide d’intervenir et entreprend des travaux d’urgence. Pour cela, elle met en place des chantiers de jeunes bénévoles, sous la conduite de Jean-Gabriel Mortamet, ACMH, qui donne un avis favorable pour la protection du château. De là suivront de nombreuses actions collectives et bénévoles pour préserver le château.

Le château est devenu un lieu d’activités artistiques et culturelles, ouvertes à tous. Il accueille des expositions temporaires, héberge des résidences artistiques et propose des actions de formation. La commune a effectivement particulièrement à cœur de développer l’éducation de la jeunesse et la transmission des savoir-faire et de l’histoire, ce qui a permis le sauvetage du site. Le château est devenu un facteur d’attractivité touristique de la commune.