Le Château de Ricquebourg

Le château de Ricquebourg souffre malheureusement des matériaux et méthodes utilisés lors de sa reconstruction ainsi que de sa délicate situation sur pilotis. Les fondations du bâtiment sont à maintenir immergées afin d'éviter tout problème structurel et assurer la pérennité de l'ouvrage. Le mécanisme des vannes de l'étang qui gère cet équilibre a été remis en état de fonctionnement mais l’ensemble de la maçonnerie a besoin d'être restauré.  De même, des remontées capillaires préoccupantes nécessitent des interventions rapides sur le bâti, à l’intérieur comme à l’extérieur. Au niveau du toit, la quasi-totalité des balustres en béton armé et des rampes sont gravement détériorées, ce qui a généré, de plus, des infiltrations d’eau pluviale.

Une première phase de travaux d’urgence, terminée fin 2022, a consisté à assainir le rez-d'eau, afin d'enrayer les problèmes de capillarité dans les maçonneries des caves, à vérifier les vannages du réseau hydraulique et à restaurer les couvertures et balustres.

Depuis début 2023, la seconde phase du projet se prépare afin de poursuivre la sauvegarde du bâtiment, avec des travaux sur la façade Est, les huisseries/serrureries et la passerelle type Eiffel. Le chantier commencera dans un premier temps avec la restauration de cette dernière et des interventions d’urgence sur la façade. En effet, les travaux d’assainissement des caves ont été réalisés, mais leur dégradation a entraîné des remontées capillaires qui ont notamment impacté la partie centrale de la façade principale, fragilisant l’ensemble. La passerelle, quant à elle, n’est plus praticable et son état se détériore rapidement du fait d’une corrosion avancée qui menace la pérennité de l’ouvrage.

A moins d’une heure de Paris, la commune de Ricquebourg est un paisible village de la vallée du Matz dans le Pays des Sources. Le château fut construit en 1712 sur pilotis au milieu d’un étang par Thomas Rivié, aide maréchal ferrant qui, pour avoir sauvé le cheval préféré de Louvois, ministre du Roi Soleil, fut enrichi et anobli. A la fin du XIXème siècle, une famille américaine, les Ridgway, l'agrandit et aménage un jardin paysager à l’anglaise avec de grandes serres en fer forgé, un pont Eiffel, des haras. Commandement français et siège de l'état-major de la division marocaine pendant la Grande Guerre, on y décora le premier tirailleur algérien de la Légion d'Honneur.

Partiellement détruite en novembre 1918, la bâtisse est reconstruite en 1925, mais sur un seul niveau, sous la forme d'un Trianon. Après avoir servi de camp de repos pour les soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, les propriétaires se succèdent jusqu’en 1954, année où la famille Cambie, propriétaire actuel, installe dans le domaine un élevage de charolais. Le domaine redevient alors un paisible lieu d’élevage, comme initialement avec les chevaux de Thomas Rivié.

Cet édifice, unique en son genre, est un monument emblématique du territoire, dont l’intérêt patrimonial et historique est reconnu. Il fait partie de l’histoire du village et doit être un élément dynamisant, participant activement à l’activité culturelle d’un territoire en développement.

Ainsi, avec le concours de l’association « Société des Amis du Domaine de Riquebourg », les propriétaires sont fortement impliqués dans la valorisation et l’animation du château et engagent de nombreuses initiatives visant à ouvrir les lieux au public, à le mettre en valeur, et donc à le faire vivre. Sont ainsi organisés des Fêtes Champêtres, des « concerts sur l’eau », des visites aux chandelles, un escape-game en extérieur, etc. Une proposition de visites pour les groupes via les offices du tourisme de Compiègne et de Noyon a également été élaborée en 2022. Les propriétaires apportent, par ailleurs, une attention particulière à l’accueil des jeunes de la collectivité et au recours à des chantiers participatifs et de jeunesse pour des travaux d’entretien.

Leur dynamisme et leur engagement ainsi que la qualité patrimoniale et historique de l’édifice ont valu au château de Ricquebourg d’être sélectionné par la Mission patrimoine portée par Stéphane Bern parmi les projets de l’Oise en 2018, ainsi que par le Programme Patrimoine et tourisme local, soutenu par Airbnb, en 2023.