Le projet : Sauvegarder la grange monastique de Chabroulière
La charpente de la grange, qui fête cette année son bicentenaire au regard de la mention de « 1823 » inscrite dans l’enduit à la chaux au sommet du mur pignon, s’est effondrée sur la moitié de la longueur du bâtiment, emportant sur son passage la toiture et l'étage de pierre et de bois. L’autre moitié est menacée d’effondrement à très court terme. L’édifice n’est donc aujourd’hui plus protégé des intempéries, lavant le mortier de chaux et le sable et érodant la maçonnerie.
Il est urgent d'intervenir pour mettre hors de péril ce bâtiment remarquable : débroussaillage des façades, pose de tirants, et réfection de la charpente dans les règles de l’art, en châtaignier local.
- Septembre 2023
Sélection par la Mission Patrimoine
- Décembre 2023
Démarrage des travaux
- Fin 2024
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : de grange monastique à maison-forte
Proche de la ruine, l’ancien château de Chabroulière reste de belle facture, bâti en blocs de grès clairs équarris. Il s’agissait initialement d’une modeste grange monastique relevant de l’abbaye des Chambons, qui y aurait établi un premier établissement agricole dans la deuxième moitié du XIIe siècle, dont il reste un vaste cellier voûté. Elle a été transformée en maison-forte au milieu du XIVe siècle, du fait de la grande insécurité qui régnait dans la région lors de la guerre de Cent ans. Vendue comme bien national à la Révolution, elle est acquise par une famille de parlementaires ardéchois, qui en font leur résidence et y maintiennent un usage agricole. A la fin du XIXe siècle, ils construisent un corps de ferme attenant, daté de 1888, ainsi qu’une petite cour ornée d’un bassin en pierre alimenté par une source.
Niché au creux d'un petit vallon au Sud du département, inscrit dans le paysage ardéchois avec une vaste prairie surplombant un ruisseau d’un côté et des terrasses en pierres sèches arborées de l'autre, l’ancien château a inspiré nombre d'auteurs, parmi lesquels le Père trappiste Albert Robert dans Notre-Dame des Neiges ou le Dr Francus dans son Voyage dans le midi de l'Ardèche (1884).
La mobilisation : créer lieu d'inspiration et de beauté
Les propriétaires souhaitent œuvrer à la création d’un îlot de culture et de partage. En 2018, ils ont fondé l’association Scarabule, qui allie la force persévérante du scarabée à la légèreté poétique de la libellule. L'association réunit de nombreux bénévoles lors de chantiers sur l’édifice pendant l’été. Ils visent ainsi à la transmission de savoir-faire de la construction du bâti ancien, mais également au développement culturel du site.
Grâce à ces chantiers participatifs, un parquet de danse a été installé sous la voûte afin d’accueillir chaque année des concerts et un festival de danse folk réunissant environ 200 festivaliers. Le site héberge aussi des stages divers et sert de lieu de résidence artistique. La mise hors d'eau de la grange permettra de pérenniser et dynamiser les événements associatifs, en offrant d'autres espaces à l'abri des intempéries.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
Découvrir la Mission Patrimoine