Le projet : sauver la dernière briqueterie de la Marne avec ses fours et sa cheminée
La Marne regorgeait de nombreuses briqueteries et celle-ci est la dernière encore debout. Cependant, elle est dans un état catastrophique. Un arbre pousse littéralement dans les bâtiments. La cheminée menace de s’écrouler à tout moment et sa chute serait irrémédiable. Les fours sont en mauvais état puisque des arbres (dont certains de 10 m de haut) ont poussé dans les galeries laissant apparaître des désordres.
Le projet porte prioritairement sur la mise en sécurité du site avec l’abattage des arbres pour pouvoir accéder au site et préserver les bâtiments. Les éléments instables seront déposés puis restaurés. La deuxième phase de travaux portera sur la restauration des bâtiments à proprement parler (maçonneries, joints).
- Septembre 2024
Sélection par la Mission Bern (projet départemental)
- Octobre 2024
Démarrage des travaux
- Automne 2026
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : "l'invention" du four à chaleur tournante
La Briqueterie de Bellevue, au lieu-dit le Vertin, daterait de 1869. Elle dépendait de la Tuilerie Briqueterie de Dizy, et lui servait d’annexe. On extrayait les limons bruns rouges qui servaient à la fabrication des tuiles et des briques. La terre était amenée par wagonnets sur un quai à la sortie de Champillon.
On y produisait exclusivement des briques à la presse, appelées ainsi parce que les moules étaient remplis de terre grâce à une presse, dont le mécanisme assez simple était actionné par un grand bras de levier. Toutes les activités préalables à la cuisson (extraction sur place, broyage, malaxage, moulage et séchage) se faisaient en plein air. Le site devait permettre de cuire d’un à deux millions de briques par an. Le four fonctionna de 1898 à 1931.
L’exploitation s’arrêta au début des années 1930, peu avant la fermeture définitive du site de Dizy. La cheminée et un four sont encore existants. Le four, de type Hoffmann, modèle Simon, semble avoir été construit en 1898. Il fut définitivement arrêté avant 1931 et sans doute dès 1928. Le four avait un fonctionnement saisonnier. Il était allumé au printemps et arrêté à l’automne. Le four se caractérise par deux galeries parallèles de quarante mètres de longueur séparées par un mur épais mais reliées à leurs extrémités. Les galeries maçonnées en briques sont voûtées. Elles ont une hauteur de 2,45 m.
La mobilisation : une restauration pour faire connaître au public ce lieu méconnu
Une fois restaurée, la briqueterie sera ouverte au public. Le projet de valorisation sera réalisé dans le respect de son environnement naturel, avec un impact minimum tout en valorisant son passé technique et l’influence de cette industrie sur le patrimoine bâti local (sentier aménagé, panneaux pédagogiques, visites commentées…).
L’objectif du Parc naturel régional (PNR) est de montrer les liens entre l’exploitation des matériaux et l’architecture traditionnelle du territoire. Cette ouverture sera également à concilier avec la biodiversité présente sur le site (faune et flore).
Les partenaires
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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