Le projet : faire du site un lieu de vie et de création
Maurizio Galante et Tal Lacman découvrent les vestiges de l’Abbaye Royale de Nyoiseau et, séduits par son emplacement, ses bâtiments et la force qui s’en dégage, l’acquièrent en 2022.
Après leurs nombreuses années de travail à Paris et leurs collaborations internationales dans les domaines de l’art, du design, de la mode et de l’architecture d’intérieur, ils décident de faire de l’Abbaye Royale de Nyoiseau un lieu qui sera à la fois leur résidence principale, leur atelier de création et d’enseignement, ainsi qu’un espace d’exposition.
Ce lieu est ainsi pensé comme un espace d’échanges, de transmission et de création, avec des périodes de workshop saisonniers ouverts à des designers, créateurs et étudiants de tous les pays.
Cependant, des travaux sont nécessaires. En effet, l’ancien pensionnat est très dégradé. L’édifice, qui menaçait ruine, a été conforté en urgence au début des années 2000. Ce confortement, qui a consisté à installer une batterie de tirants transversaux au premier étage, a été rendu nécessaire par le dévers très important visible en façade Ouest. Le bâtiment, à l’abandon avant son acquisition par la commune dans les années 90, a également souffert d’un manque d’entretien important.
Les couvertures en ardoises sont à bout d’usage. De très nombreuses fuites sont visibles depuis l’intérieur du comble. Les noues des lucarnes sont toutes fuyardes. Côté Est et Ouest, les gouttières et descentes E.P. en zinc sont altérées.
La charpente présente des altérations importantes liées à son ouverture en partie basse provoquées par les poussées latérales expliquées plus haut, accentuées par l’état de dégradation avancé de la couverture.
- 1109
L’ermite Salomon, disciple de Robert d’Arbrissel, fondateur de l’ordre de Fontevraud, fonde un couvent féminin, l’Abbaye Notre-Dame.
- 1647
Construction du logis des aumoniers
- 1792
L'abbaye est incendiée
- 2022
Acquisition de l'abbaye par Maurizio Galante et Tal Lacman
- Septembre 2023
Sélection par la Mission Patrimoine
Le lieu et son histoire : une ancienne abbaye royale
Située à quelques kilomètres au Nord-Ouest de Segré, la commune de Nyoiseau doit son existence à la venue de l’ermite Salomon, disciple de Robert d’Arbrissel, fondateur de l’ordre de Fontevraud. L’ermite fonde en 1109 un couvent féminin, l’Abbaye Notre-Dame. L’histoire du bourg est alors intrinsèquement liée à l’existence de l’abbaye, qui est fermée et vendue en 1792, puis incendiée en 1794. Si une grande partie de l’abbaye a disparu, quelques bâtiments subsistent encore aujourd’hui.
Bien que fondée au XIIème siècle, la plupart des édifices préservés sont postérieurs à cette période. Seules quelques arcades et des murs du cloître et de la salle capitulaire sont datés de la fondation. Les constructions visibles aujourd’hui sont édifiées à partir du XVIIème siècle : le logis des aumôniers est construit en 1647, la grange (ou grenier neuf) est quant à elle construite en 1673 mais comprend des éléments médiévaux ; le pavillon, qui abritait le logis de l'économe, les magasins, les anciennes cuisines et le logement et le parloir de l'abbesse datent de la même période. Une photographie ancienne permet également d’identifier la base du clocher, très richement ornée, aujourd’hui disparue. Le pavillon de l’économe abrite la mairie de Nyoiseau jusqu’en 2022.
Les qualités architecturales indéniables et la valeur patrimoniale des bâtiments de l’ancienne abbaye ont motivé l’inscription de l’ensemble au titre des monuments historiques en 1994.
La mobilisation : une restauration d'envergure dans le respect de la biodiversité et de l'histoire du lieu
Les propriétaires entendent réaliser le "PROJET" qui leur tient à cœur, celui dont ils rêvent comme aboutissement de leurs expériences et de leurs pratiques artistiques.
En lien avec le territoire, riche de multiples savoir-faire, ils envisagent le développement de nouveaux concepts et produits à réaliser en collaboration avec les artisans locaux, et les ressources régionales.
Le fruit de ces collaborations pourrait être commercialisé en ligne sur un site dédié, aussi bien qu’insitu. Un espace d'exposition serait aménagé pour présenter les projets et les produits réalisés.
Implanté dans ces bâtiments et sur ce territoire, ce projet devient pour eux une « mission » : celle de redonner vie à un lieu historique, devenant symbole important d’échanges et de créativité.
La biodiversité occupera une place importante dans ce projet. A une colonie de chiroptères d’importance régionale sera dédiée une salle et un couloir végétal. Les anfractuosités superficielles localisées au sein des murs extérieurs de l’abbaye seront préservées pour le maintien de gîtes en faveur de ces chiroptères fissuricoles et des oiseaux; des gîtes artificiels seront posés en complément.
De même, les murs d’enceinte seront conservés et aménagés afin de les rendre plus favorables aux reptiles.
Un espace permanent sera dédié à l'histoire de l'Abbaye dont le contenu sera élaboré en collaboration avec des historiens. Les éléments historiques, statues, cartes, dessins et objets seront sélectionnés par Maurizio Galante et Tal Lancman, qui signeront également la scénographie de l’exposition.
La visibilité du territoire comme du lieu sera assurée par diverses manifestations auxquelles seront conviés institutions muséales, organisations professionnelles et patrimoniales, artistes, personnalités et journalistes français et internationaux.
La mise en place, l’ensemble de la mise en œuvre de ce projet seront assurées et réalisées dans le plus grand respect de la conservation et de la préservation du lieu, de son histoire et de son passé.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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