Abbaye de Cherlieu en Haute-Saône

Le 17 janvier 1131, Guy premier abbé de Cherlieu fut missionné par Bernard de Clairvaux avec douze compagnons pour établir la règle cistercienne. La prospérité fut alors rapide et Cherlieu essaima pour fonder à son tour quatre abbayes nouvelles dont Avey dans le Jura dans la décennie qui a suivi sa création.

Les XIIème et XIIIème siècles ont vu l’abbaye s’enrichir de nombreuses possessions. A la tête d’un important domaine géré par le moyen de granges (17 en 1160) ses revenus surpassaient ceux de toutes les autres abbayes cisterciennes de Franche-Comté. L’église, l’une des plus vastes de la province fut bâtie entre 1150 et 1220 (nef longue de 100mètres environ, ,sept chapelles rayonnantes). Malgré les vicissitudes, famines, guerres et pillages des XIVème et XVème siècles, la prospérité dura jusqu’au début du XVIème siècle.

Mais l’abbaye périclita avec le système de la commande introduite en 1522. Elle fut en outre incendiée par les troupes protestantes en 1569. Elle fut relevée de ses ruines au début du XVIIème siècle par l’archevêque abbé Ferdinand de Rye mais dut subir de nouvelles déprédations pendant la guerre de Dix-Ans.

Au début du XVIIIème siècle, deux abbés bâtisseurs élevèrent les bâtiments conventuels conservés actuellement. A la fin du XVIIIème siècle le dernier abbé Jacques de Vermont fit construire un somptueux palais abbatial entourant un cloître circulaire dont il ne reste plus rien en élévation.

La Révolution fut fatale à l’abbaye : les bâtiments furent lotis ou démolis, le mobilier vendu, l’église servit de carrière de pierres. Classées puis déclassées, les ruines de Cherlieu sont protégées actuellement au titre des Monuments historiques depuis 1984.

L’association « Cherlieu présence cistercienne » a pour objectif de sauvegarder l’histoire et la mémoire de ce site comtois. En outre, des membres très actifs de l’association participent bénévolement aux travaux de déblaiement et de confortement (les mercredis après-midi de mars à octobre) et plusieurs jours en été.

Un projet de restauration à long terme concerne tant le bâtiment principal du XVIIIème siècle que l’ensemble des communs et la galerie Nord du cloître. Quelques travaux préliminaires ont déjà été effectués, mais des travaux d'urgence sont à prévoir pour sauver ces bâtiments de la ruine.