Le projet : assurer le clos et le couvert de ce lieu exceptionnel
Abandonné en 1830 après un incendie, l’édifice n’a pas été entretenu et la maçonnerie extérieure est abîmée par la végétation. Compte tenu des urgences, quelques travaux ont toutefois été effectués sur la toiture par l’État en 1980. Un nouvel incendie en 2000 entraîna un effondrement de la cheminée, de deux balcons de défense et du conduit de latrines. L’état de l’édifice est préoccupant.
Recouverts à l’origine de toits, les balcons de défense ne sont pas étanches. L’infiltration répétée des eaux de pluie endommage la maçonnerie intérieure et la voûte de l’escalier. Trois accès du chemin de ronde ont été murés pour soutenir les linteaux. Du 1er au 3e, les étages ont disparu, rendant instables certains blocs en bas des fenêtres et concentrant les poussées de la charpente sur un mur dont les ouvertures sont étayées. Les fenêtres (50), contrevents et volets manquent. La tour d'Aubry, exceptionnelle par son architecture insolite et son appareil défensif, doit faire l'objet d'une restauration rapide pour assurer son clos et son couvert.
- 2023
Début des travaux
- 2024
Fin de l'ensemble des travaux
Le lieu et son histoire : un empilement de constructions atypique
Situé dans la vallée de la Dives, le château devait à l'origine être défendu par des fossés inondés. Ce fut d'abord une tour circulaire à créneaux et mâchicoulis, peut-être du XIVe siècle. Quand la mode des édifices d'allure militaire passa, au lieu de raser la forteresse et de la remplacer par une demeure de plaisance comme cela était fait par tout ailleurs, le propriétaire eut l’idée de bâtir un édifice de style Louis XIII sur le haut de la tour médiévale. Le château, dit « tour Aubry », est ainsi un singulier empilement de constructions : trois étages d'un édifice rectangulaire flanqué de quatre tourelles carrées surmontent les mâchicoulis du château. Malgré la qualité de l'architecture et le splendide appareil, il fut inhabitable. On le délaissa au XIXe siècle pour un château plus modeste qui se trouve à côté. L’édifice ne sera alors plus utilisé.
La mobilisation : des propriétaires investis dans ce beau projet de restauration et d'animation
Les propriétaires, tous deux universitaires, souhaitent faire du site un centre de ressources pour la transition écologique du territoire :
- lieu d’accueil de colloques, expositions, ateliers et représentations ;
- résidence pour chercheurs, artistes, étudiants avec une modularité des espaces : logements indépendants dans la ferme, dortoir dans les communs et accueil dans la partie familiale ;
- créations et expositions croisant écologie, art et sciences ;
- programme de visites de terrain dans la région (géologie, histoire, aménagements hydrauliques, histoire des paysages, structures agraires et ateliers de permaculture et d'écoconception).