Aître Saint-Saturnin de Blois en Loir-et-Cher

Situé sur la rive gauche de la Loire, l’Aître Saint-Saturnin de Blois est un exemple rare de cimetière cloîtré conservé ; il est l’un des rares témoignages d’aître encore observable de nos jours qui a conservé ses dispositions d’origine et une très forte valeur patrimoniale. Classé au titre des Monuments historiques dès 1886, le bâtiment reste encore méconnu des blésois car peu ouvert aux visites (pour des questions de sécurité).

Cet édifice présente un double intérêt patrimonial : d’une part, par sa rareté et par des éléments remarquables (comme sa charpente ou ses piliers de pierre à chapiteaux sculptés, dont on retrouve l'emblématique salamandre typique de la Renaissance) et d’autre part, par sa collection lapidaire qui conserve des vestiges évoquant le passé architectural et historique de Blois.

Les différentes occupations qu’a connues le bâtiment depuis sa construction ont chacune eu des conséquences sur son état sanitaire. Les travaux visent donc en premier lieu à restaurer les façades, la charpente et voûte lambrissée, les piliers en pierre et en bois, et les peintures murales de l’édifice.

L’aître Saint-Saturnin de Blois est un ancien cimetière à galeries du XVIe siècle, un des quatre derniers existant en France. Constitué d'un espace central à ciel ouvert entouré de quatre galeries, il a longtemps été confondu avec un cloître. Mais le lieu n'a jamais accueilli d'activité monastique et une danse macabre sculptée sur les chapiteaux des piliers de la galerie Sud rappelle sa fonction originelle de lieu d'inhumation.

Bâti à la Renaissance entre 1516 et 1520, le monument a été édifié à la même époque que l’aile François 1er du château royal de Blois. Situé en face de l’église Saint-Saturnin, l’aître fut le cimetière de la paroisse jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Désaffecté pendant la Révolution, il devient, en 1807, propriété de l’hospice général de Vienne (dit hôpital Gaston d’Orléans) qui le transforma en buanderie-séchoir.

Entre 1923 et 1934, le Dr. Lesueur, conservateur du château et des musées de Blois de l’époque, obtient l'installation, sous les galeries de l'aître, du dépôt lapidaire de la ville (furent déposés aussi les monuments et maisons détruits en 1940).

Propriétaire de ce patrimoine remarquable et méconnu, la Ville de Blois souhaiterait engager des travaux de restauration sur le bâti de l’aître Saint-Saturnin et mettre en place un véritable projet de valorisation. Situé en plein cœur de Blois, cet édifice se trouve à proximité de l’itinéraire touristique bien connu de la Loire à vélo et de l’hôtel-restaurant gastronomique « Fleur de Loire » de Christophe Hay, chef doublement étoilé (reconversion de l’ancien hôpital général Gaston d’Orléans), qui a ouvert ses portes en juin 2022. Dans un quartier en pleine mutation, ce projet de restauration et de valorisation offre un moyen de renforcer l’attractivité et le rayonnement de la ville et de son territoire.

La ville souhaite conjuguer plusieurs affectations et ainsi inscrire ce patrimoine dans la redynamisation du quartier, en envisageant notamment :

• la création d’un véritable musée lapidaire (et non plus d'un dépôt) avec l’aménagement d’un parcours de visite et d’une nouvelle scénographique plus attractive et qualifiante ;
• l’accueil de publics scolaires avec des visites guidées et des ateliers pédagogiques ;
• l’organisation d’événements scéniques/culturels extérieurs (concerts, théâtres...) ;
• la location pour le tourisme d’affaires (réceptions, cérémonies, événements de relations publiques).