Vitraux de l'église Saint-Martin d'Attainville

Comme de nombreux édifices réalisés selon les plans de Nicolas de Saint-Michel, l’élancement de l’architecture s’accompagne de problèmes de stabilité structurelle. Ce défaut se traduit par d’importants mouvements au niveau des linteaux et des voûtes, engendrant des fissures et des chutes de pierres.

En novembre 2023, une tempête a fortement endommagé certains vitraux situés dans l’abside, déjà fragilisés par d’importants désordres structurels. La plupart ont été déposés en urgence afin de les préserver. Minutieusement restaurés, nombre d’éléments manquants ou cassés s’étant vus reconstitués, les panneaux des baies retrouveront la splendeur d’antan.

Faisons confiance au savoir-faire de la société Vitrail France et du restaurateur Frédéric Pivet, médaillé de l'ordre des Arts et des Lettres pour services culturels rendus à la patrie.

L’église Saint-Martin est située en partie haute du village, sa tour-clocher est bien visible à la ronde depuis la Route Nationale 1 et même depuis le prestigieux musée de la Renaissance à Ecouen.

La reconstruction de l’église est décidée vers 1570, par les pères Célestins de Paris, seigneurs d’Attainville. La maîtrise d’œuvre a été confiée à Nicolas de Saint-Michel. Son nom est conservé par un inventaire des titres de l’église rédigé au XVIIIe siècle. En 1574 le chœur est terminé, date officiellement ciselée sur l’une des clefs de voûte. Mais faute de moyens, la consécration de l’édifice est faite en septembre 1576, avec des travaux non terminés.

Malgré de nombreuses phases de travaux, une certaine harmonie s’en dégage. L’édifice comprend une nef et un chœur flanqués de collatéraux et terminés par une abside à cinq pans. Chaque partie est subdivisée en cinq travées, couvertes de croisées d’ogives avec liernes transversales et longitudinales séparées par des doubleaux en arc brisé. L’ensemble décoratif représente des motifs naturels et végétaux. Cette ordonnance est caractéristique de l’architecture des églises de Mareil et du Plessis-Gassot, de toutes les constructions faites par Nicolas de Saint-Michel.

Agrandie et modifiée au XVIIe siècle, d’inquiétants défauts d’instabilité sur la structure sont apparus au fil des années. Ils constituent un danger pour la sécurité du public. Plusieurs campagnes de restauration sont engagées au cours du XIXe siècle, notamment en 1817 – 1818 et entre 1851 et 1868.

L’église est classée MH par arrêté du 11 décembre 1912.
Mais revenons en ce 12 frimaire de l'an XII (4 décembre 1803) alors que le curé d'Attainville lance un appel à l'aide :"Les vitraux de mon église, une des plus belles de la campagne, sont dans le plus mauvais état. Le vent et la pluie entrent de toute part de sorte que les cierges ne peuvent rester allumés sur l'autel." sommes-nous si éloignés en 2024 de la situation d'il y a 221 ans ?

Les vitraux remis en place feront l’objet d’une mise en valeur par un éclairage, mettant également l’accent sur certains éléments sculptés de l’édifice, reflétant ainsi le prestige architectural restauré.

Ces travaux terminés, des manifestations culturelles seront organisées : expositions, concerts, visites pédagogiques en lien avec les écoles. Bien entendu la continuité du culte catholique sera préservée. Les Journées Européennes du Patrimoine sont une belle occasion d’attirer des visiteurs amoureux des chefs d’œuvres locaux dont nous avons la chance d’avoir un exemple à Attainville.

Votre générosité permettra à l’église Saint-Martin d’Attainville de retrouver l'éclat de ses vitraux.